Le passé du compositeur György Ligeti (Hongrie 1923 – Autriche 2006), juif persécuté par les nazis puis par les communistes, est l’une des clés pour comprendre son oeuvre. Dans ce portrait-kaléidoscope, Ligeti visionne et commente des images d’archives et des documents évoquant différentes périodes de sa vie, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui.
Devant des images de sa ville natale tournées pour ce documentaire, Ligeti reconstitue sa mémoire : sa jeunesse bercée par les musiques tziganes, le rêve déjà présent d’une musique “qui ne bougerait pas”. Une composition comme Le Poème symphonique pour cent métronomes (1962) puise son inspiration dans cette période. Puis ce fut l’horreur de la guerre et les persécutions communistes. Dans les années 1950, il rejoint Boulez et Stockhausen, chefs de file de la musique contemporaine. Son travail s’apparente alors à une quête du temps immobile, sans évolution ni point culminant. Depuis, ses compositions, loin de tout dogme musical, perpétuellement en recherche de nouvelles possibilités, gardent les traces des meurtrissures que la vie a infligées à ce compositeur humaniste.
(Mario Fanfani)
