Entre le je et le nous, entre l’amour et la psychanalyse, entre sa mère et son fils, une femme d’aujourd’hui. Avec un camescope, pendant presque un an, elle filme la naissance de l’amour, les élections et la dépression, le soleil par la fenêtre, les vacances et les gens dans le métro… C’est en lui cherchant un sens, qu’elle reprendra goût à la vie, comme si elle reconstituait le puzzle en faisant du cinéma, jusqu’à l’apparition de ce qu’il faut bien appeler le bonheur.
« Ce que j’aime dans le cinéma, c’est que le fait que l’on filme des êtres vivants et qu’on conserve leur image, leur être même plus que les images, leur trace, pour toujours. »
— Dominique Cabrera, réalisatrice.

L’AVIS DE TËNK
« Genre à part, avec ses codes et ses coutumes, le journal filmé vise à toucher le spectateur à partir des événements petits et grands que traverse son auteur. Dans ce film, Dominique Cabrera y excelle, exposant avec une grande sincérité ses doutes, ses peines et autres moments de joie. La dépression, l’amour, l’éducation de son fils, le monde qui n’en continue pas moins de tourner, constituent les thèmes abordés dans ce journal avec une grâce infinie. »
— Brieuc Mével
Coordinateur réseau d’éducation populaire à l’environnement et au développement durable

Dominique Cabrera est née à Relizane, en Algérie. Après des études de lettres et de cinéma (IDHEC) en France, elle y retourne pour réaliser en 1991 son premier documentaire, sur des pieds-noirs devenus citoyens algériens : « Rester là-bas ». Puis elle s’intéresse aux banlieues dans « Chronique d’une banlieue ordinaire », puis « Une poste à la Courneuve » en 1994, qui évoque les rapports entre des agents du service public et les habitants de la cité des 4000.
L’année suivante, elle amorce son passage à la fiction avec son film « Demain et encore demain (journal 1995)« , suivi par « L’Autre Côté de la mer » avec Claude Brasseur et Roschdy Zem, Nadia et les Hippopotamesavec Ariane Ascaride et Thierry Frémont, puis « Le Lait de la tendresse humaine », et « Folle Embellie » en 2004 avec Miou-Miou et Jean-Pierre Léaud.
Elle adapte ensuite la série noire de Marc Villard « Quand la ville mord » et tourne « Ça ne peut pas continuer comme ça ! » une fiction politique librement inspirée de la crise de la dette. Elle réalise ensuite « Corniche Kennedy », l’adaptation du roman de Maylis de Kérangal, et, en 2013, elle sort « Grandir », son essai autobiographique multiprimé.
En 2019, en pleine crise des Gilets Jaunes et lors de la Marche contre les violences faites aux femmes, elle filme ces événements avec son téléphone portable et en fait deux courts documentaires : « Notes sur l’appel de Commercy » et « Je marche avec #NousToutes ».
Elle a réalisé Je ne lâcherai pas ta main, un court métrage à la mémoire des migrants disparus dans la Manche en novembre 2021 et a plusieurs projets documentaires et de fiction en production.
En 2023, elle réalise Bonjour Monsieur Comolli. Quelques mois avant sa mort, Jean-Louis Comolli et Dominique Cabrera se retrouvent pour quelques libres conversations avec Isabelle Le Corff. On parle du cinéma, de la vie, de l’amour, de la mort et du Chassagne-Montrachet. On rit. On sourit. On n’est pas sérieux quand on a quatre-vingts ans.
En 2025, son film « Le cinquième plan de « La jetée » est disponible sur Arte tv (jusqu’au 2 novembre 2025) avant de sortir en salles.
Par ailleurs, Dominique Cabrera a enseigné à Harvard, à la Fémis et à la Sorbonne et joué au cinéma pour Marie-Claude Treilhou, Antony Cordier et Élise Girard.
(Source :KuB [KulturBretagne]. Notice biographique mise à jour en août 2025)
+ Consulter l’ouvrage Dominique Cabrera – L’Intime et le Politique
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