De tout temps, le métier de mineur a fasciné les générations. Métier dur, pénible, les mineurs de potasse d’Alsace travaillent dans un environnement hostile, obscur et souvent brutal. La terre ne se laisse pas mutiler sans réaction. Les éboulement, les coups de mur et grisou sont son langage. À plus de 1000 mètres sous terre, la potasse provient du fond des âges. C’est donc au prix de sueur et de sang que la terre se laissera exploiter.
C’est au fond des puits que les mineurs ont donnée un véritable sens au mot « solidarité », car dans les entrailles de cette terre qui les nourrit, face au danger permanent, l’homme se sent petit, fragile et nu, qu’il soit Polonais, Italien, Alsacien, Ukrainien ou autre, il ne peut pas tricher.
Grâce à leurs colères redoutables et leurs révoltes légendaires, leurs conditions de travail se sont considérablement améliorées dans les dernières années.
Après un siècle d’exploitation, les puits ferment et leurs chevalements sont abattus les uns après les autres. Témoin d’un autre âge, ce patrimoine industriel disparaîtra-t’il à jamais en même temps que sa mémoire ? Certains mineurs l’ont accepté, d’autres se sent trahis, mais tous, avec nostalgie, ont le sentiment d’avoir écrit les belles pages d’histoires, celles qui font les hommes.