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Cinémas indiens du Nord au Sud (Les)

  • Hubert Niogret
2008
170

Synopsis

Les Cinémas dans les Etats du Sud. Dans les quatre Etats du Sud – Karnataka, Andhra Pradesh, Kerala et Tamil Nadu – le cinéma de Bollywood connaît peu de succès : le public s’intéresse à des films dans sa langue et ne se reconnaît pas toujours dans les histoires du Nord. Réalisateurs, directeurs d’école et critiques commentent ici la spécificité et la force d’un cinéma à part. Le cinéma du Sud a donc ses propres stars. L’industrie du Kerala repose sur deux acteurs, Mammooty et Mohanlal. Mais c’est surtout son cinéma d’auteur qui est remarquable : Satyajit Ray, Mrinal Sen, et même Andrei Tarkovski servent de repères aux réalisateurs de cette cinématographie parallèle, en quête d’une profonde authenticité. L’Institut de Pune permet à beaucoup d’artistes, écrivains ou photographes, de découvrir le cinéma : c’est après y avoir étudié qu’Adoor Gopalakrishnan crée le premier ciné-club de la région en 1965. Ses films, notamment Le Serviteur de Kali (2002), font montre d’un réalisme poétique rare. Son compatriote du Kerala, Shaji Karun, construit un cinéma métaphorique tandis qu’au Karnataka, Girish Kasavalli développe des récits humanistes et réalistes. Chacun développe ainsi un style unique qui attire parfois les stars de Bollywood. C’est le cas du réalisateur tamoul, Mani Ratnam : son Dil Se (1998) bénéficie de la présence de la star Shahrukh Khan.

Les Héros du cinéma hindi. Personnage positif, criminel transgressif ou simple homme du peuple : les héros du cinéma hindi ont changé depuis les années 1950. Hubert Niogret montre que cette évolution est le reflet de la politique du pays et du rapport nouveau des spectateurs indiens à leur cinéma. Il s’appuie pour cela sur de nombreux extraits de films et les interviews de réalisateurs (Shyam Benegal, Mani Kaul), de l’actrice Shabana Azmi ou de la critique Aruna Vasudev. L’utopie socialiste de Nehru marque le cinéma hindi des années 1950 : les personnages sont des gens ordinaires en prise avec leur époque. Depuis les années 1970, le héros est de plus en plus ambigu, à l’image des rôles tenus par Amitabh Bachchan : il interprète, dans Coolie de Manmohan Desai (1983), un docker qui affronte le système. Si les rôles masculins deviennent moins lisses, les personnages féminins changent également, grâce à Shyam Benegal et à son actrice fétiche Shabana Azmi : dès The Seed (1974), il donne une place nouvelle à la femme qui n’est ni une mère éplorée ni une victime. L’actrice, engagée – elle siège aujourd’hui au Parlement, – raconte son rôle marquant dans Meaning (1983) : une femme refuse le retour de son mari infidèle. Les thèmes sociaux du cinéma parallèle atteignent aujourd’hui Bollywood, grâce à des stars comme Aamir Khan – il joue un fermier dans Lagaan d’Ashutosh Gowariker (2001) – et aux salles qui se multiplient, proposant toujours plus de choix.

Les Générations du cinéma bengali. Hubert Niogret interroge critiques, acteurs et réalisateurs de plusieurs générations pour traverser l’histoire du cinéma bengali. Les extraits des films illustrent les analyses et permettent de définir la particularité de ce cinéma réaliste, bien loin des codes de Bollywood. Son évolution, depuis l’Indépendance en 1947 jusqu’à nos jours, est liée à celle d’un pays à l’identité flottante, entre plusieurs langues et cultures. C’est Satyajit Ray qui ouvre la voie en considérant le premier le cinéma comme un art. Pather Panchali (1955) lui vaut une reconnaissance internationale et a, à l’intérieur du pays, une influence féconde. Si la perfection formelle de son cinéma fascine, le cinéaste est aussi novateur, comme l’explique Sharmila Tagore, actrice de La Déesse (1960) : utilisation des sons, naturel des dialogues et du jeu d’acteur, à mille lieues des codes théâtraux alors de rigueur. Les récits de Ritwik Ghatak, seconde figure marquante, échappent à la structure narrative classique (L’Homme-Auto, 1958, une histoire d’amour entre un homme et sa voiture). Tous deux donnent naissance avec Mrinal Sen, le réalisateur toujours bien vivant de A la recherche de la famine (1980), à un art neuf conçu comme le reflet d’une époque. Les descendants de ce cinéma doivent cependant aujourd’hui, face à un Bollywood omniprésent, tourner en hindi ou en anglais pour espérer trouver un public.

(Martin Drouot)

Mots clés

Les Cinémas dans les Etats du Sud. Dans les quatre Etats du Sud – Karnataka, Andhra Pradesh, Kerala et Tamil Nadu – le cinéma de Bollywood connaît peu de succès : le public s’intéresse à des films dans sa langue et ne se reconnaît pas toujours dans les histoires du Nord. Réalisateurs, directeurs d’école et critiques commentent ici la spécificité et la force d’un cinéma à part. Le cinéma du Sud a donc ses propres stars. L’industrie du Kerala repose sur deux acteurs, Mammooty et Mohanlal. Mais c’est surtout son cinéma d’auteur qui est remarquable : Satyajit Ray, Mrinal Sen, et même Andrei Tarkovski servent de repères aux réalisateurs de cette cinématographie parallèle, en quête d’une profonde authenticité. L’Institut de Pune permet à beaucoup d’artistes, écrivains ou photographes, de découvrir le cinéma : c’est après y avoir étudié qu’Adoor Gopalakrishnan crée le premier ciné-club de la région en 1965. Ses films, notamment Le Serviteur de Kali (2002), font montre d’un réalisme poétique rare. Son compatriote du Kerala, Shaji Karun, construit un cinéma métaphorique tandis qu’au Karnataka, Girish Kasavalli développe des récits humanistes et réalistes. Chacun développe ainsi un style unique qui attire parfois les stars de Bollywood. C’est le cas du réalisateur tamoul, Mani Ratnam : son Dil Se (1998) bénéficie de la présence de la star Shahrukh Khan.

Les Héros du cinéma hindi. Personnage positif, criminel transgressif ou simple homme du peuple : les héros du cinéma hindi ont changé depuis les années 1950. Hubert Niogret montre que cette évolution est le reflet de la politique du pays et du rapport nouveau des spectateurs indiens à leur cinéma. Il s’appuie pour cela sur de nombreux extraits de films et les interviews de réalisateurs (Shyam Benegal, Mani Kaul), de l’actrice Shabana Azmi ou de la critique Aruna Vasudev. L’utopie socialiste de Nehru marque le cinéma hindi des années 1950 : les personnages sont des gens ordinaires en prise avec leur époque. Depuis les années 1970, le héros est de plus en plus ambigu, à l’image des rôles tenus par Amitabh Bachchan : il interprète, dans Coolie de Manmohan Desai (1983), un docker qui affronte le système. Si les rôles masculins deviennent moins lisses, les personnages féminins changent également, grâce à Shyam Benegal et à son actrice fétiche Shabana Azmi : dès The Seed (1974), il donne une place nouvelle à la femme qui n’est ni une mère éplorée ni une victime. L’actrice, engagée – elle siège aujourd’hui au Parlement, – raconte son rôle marquant dans Meaning (1983) : une femme refuse le retour de son mari infidèle. Les thèmes sociaux du cinéma parallèle atteignent aujourd’hui Bollywood, grâce à des stars comme Aamir Khan – il joue un fermier dans Lagaan d’Ashutosh Gowariker (2001) – et aux salles qui se multiplient, proposant toujours plus de choix.

Les Générations du cinéma bengali. Hubert Niogret interroge critiques, acteurs et réalisateurs de plusieurs générations pour traverser l’histoire du cinéma bengali. Les extraits des films illustrent les analyses et permettent de définir la particularité de ce cinéma réaliste, bien loin des codes de Bollywood. Son évolution, depuis l’Indépendance en 1947 jusqu’à nos jours, est liée à celle d’un pays à l’identité flottante, entre plusieurs langues et cultures. C’est Satyajit Ray qui ouvre la voie en considérant le premier le cinéma comme un art. Pather Panchali (1955) lui vaut une reconnaissance internationale et a, à l’intérieur du pays, une influence féconde. Si la perfection formelle de son cinéma fascine, le cinéaste est aussi novateur, comme l’explique Sharmila Tagore, actrice de La Déesse (1960) : utilisation des sons, naturel des dialogues et du jeu d’acteur, à mille lieues des codes théâtraux alors de rigueur. Les récits de Ritwik Ghatak, seconde figure marquante, échappent à la structure narrative classique (L’Homme-Auto, 1958, une histoire d’amour entre un homme et sa voiture). Tous deux donnent naissance avec Mrinal Sen, le réalisateur toujours bien vivant de A la recherche de la famine (1980), à un art neuf conçu comme le reflet d’une époque. Les descendants de ce cinéma doivent cependant aujourd’hui, face à un Bollywood omniprésent, tourner en hindi ou en anglais pour espérer trouver un public.

(Martin Drouot)

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