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Chaylla

  • Clara Teper
  • Paul Pirritano
2022
72min

Synopsis

Chaylla tente de se libérer d’une relation conjugale violente et d’obtenir la garde de ses enfants. Une lutte pour l’émancipation.

Mots clés

“Lens, nord de la France. Chaylla, 23 ans, se bat pour se libérer d’une relation conjugale violente. Cependant, sa détermination se confronte à une partie d’elle qui espère toujours faire sa vie avec le père de ses enfants. Et si Chaylla, tête haute, décide de porter plainte et de reprendre ses droits face à la société et au patriarcat en lesquels elle n’a aucune confiance, c’est aussi grâce au soutien d’un duo de femmes – sa belle-mère et sa meilleure amie – qui l’accompagnent au quotidien. C’est avec elles qu’elle partage ses peines et passions, qu’elle ravale ses larmes, sourit doucement ou chante à tue-tête.

La caméra, toujours au plus près de son visage, en magnifie la force, tandis que l’expressivité et le magnétisme des gros plans évoquent celle de Renée Falconetti.

Clara Teper et Paul Pirritano réalisent un splendide premier long métrage portant un éclairage bouleversant sur les violences faites aux femmes et les difficultés de se frayer son propre chemin vers la justice. Un drame social traversé par l’extrême humanité et la sincérité d’une femme, Chaylla.”

(Alice Riva – Visions du Réel)

Vous avez fait le choix du portrait, de l’individualité pour raconter une réalité collective, partagée par beaucoup d’autres femmes, pourquoi ?

C. T. : Justement parce que ce sont des parcours tellement complexes qu’on aurait eu l’impression de passer à côté si on avait choisi la pluralité des témoignages plutôt que l’immersion dans un vécu singulier. On s’est dit que le meilleur moyen de bien parler d’une réalité collective était d’entrer en profondeur dans une histoire. Et puis notre idée de départ n’était pas de faire un film sur le sujet des violences conjugales mais de raconter un chemin vers l’émancipation, quelque part peu importe le temps et les formes que cette évolution prendrait. 

Paul Pirritano : Je crois aussi que pour trouver la bonne distance tout en étant très intime, il faut une grande confiance. Le fait de se concentrer uniquement sur l’histoire de Chaylla a permis aussi de prendre le temps de construire cette relation de confiance. Nous étions toujours à trois, Clara au son, moi à l’image, et Chaylla. Il était important de préserver ce trio, et d’avancer ensemble. 

L’idée était de faire un film immersif, d’aller chercher la parole autrement que dans des entretiens avec nous, ce qui ne nous empêchait pas de beaucoup discuter en dehors des moments filmés. C’est cette approche qui nous a permis de tourner pendant 4 ans, et c’est la durée qui a renforcé la relation. 

C.T. : Sur la question de la manière dont la parole se dit, on s’est rendu compte que Chaylla était très souvent soumise à des entretiens avec les institutions (avec les bailleurs sociaux, la police, les travailleurs sociaux…) qui nous semblaient prendre la forme d’interrogatoires où elle devait en permanence se justifier de ce qu’elle était ou vivait. On ne voulait pas reproduire cette forme-là, être de nouveaux des

“questionnants”, des interrogateurs. On n’a donc pas créé de situations d’entretiens avec nous dans le film, mais je crois qu’elle s’est saisie au fur et à mesure de situations qui n’auraient pas existé sans la caméra, comme la scène avec le cartomancien. Elle avait besoin de livrer quelque chose à ce moment-là et elle s’est saisie de la situation avec cette personne et de la présence de la caméra pour exprimer des choses très lourdes et très fortes. 

Source

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