Entre 1994 et 1998, pour la préparation de Madame Jacques sur la Croisette et Voyages, Emmanuel Finkiel organise un casting de non professionnels au sein de la communauté ashkénaze française.
L’annonce était ainsi rédigée :
“Recherchons pour un tournage de film de fiction des hommes et des femmes entre 65 et 90 ans, parlant le yiddish.”
Une mosaïque foisonnante de visages et de personnalités se succèdent d’entretiens en essais de comédie, chacun s’approprie le texte, colore les dialogues de son accent, commente, digresse, raconte sa vie, nourrit le personnage de sa propre expérience.
Ultimes détenteurs d’un tour d’esprit, d’un accent et d’un destin uniques, pour toujours accrochés au yiddish, langue de l’enfance, rempart incertain et fragile contre l’oubli. Dotés d’une farouche énergie de vie et d’un humour indestructible, certains se révèlent de sublimes acteurs.
Emmanuel Finkiel a choisi de construire un documentaire à partir des entretiens individuels et des bouts d’essais où se mêlent sans cesse le vécu des gens et la fiction des personnages, au gré de mémoires plus ou moins défaillantes, entre expérience et représentation.
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