Bernard Chardère confie son parcours devant la caméra de Vincent Lowy. De la création de la revue Positif à la fondation de l’Institut Lumière, en passant par la production et la réalisation de courts métrages documentaires, il est une figure hors norme, un franc-tireur. Pour compléter ce portrait, le réalisateur fait appel à de nombreux collaborateurs admiratifs, tels Freddy Buache, Michel Ciment, Thierry Frémaux ou Bertrand Tavernier.
L’action de Bernard Chardère est intimement liée à la ville de Lyon. C’est parce qu’il trouve l’inspiration des cinéastes français limitée, trop parisienne, que Chardère y crée la revue Positif en 1952 : il entend défendre un autre cinéma, plus proche du réel. Après la longue coupure du service militaire, il laisse Positif à cinq Parisiens et se lance dans d’autres activités : l’édition toujours avec Premier plan, une série de monographies sur les grands cinéastes ; aider le jeune lyonnais Bertrand Tavernier à assouvir sa passion du cinéma ; fonder sa société Les Films du Galion et produire une douzaine de courts métrages dont les siens, tel le surréaliste Comme un des Beaux-Arts (1962). Luttant contre ce qu’il juge être l’immobilisme de la Ville, il va contribuer à son développement culturel en créant la Fondation nationale de la photographie (1978), puis l’Institut Lumière (1982). Souvent comparé à Henri Langlois, Bernard Chardère est bel et bien un humaniste de notre temps.
(Martin Drouot)