Frédéric Goldbronn - Les fantômes du sanatorium - le lieu documentaire
Le livre à l’écran | Lire notre monde – Strasbourg capitale mondiale du livre Unesco 2024

« Les Fantômes du sanatorium » de Frédéric Goldbronn

mardi 03 juin 2025
à 18:30
Auditorium de la BNU, Strasbourg

Projection du film « Les Fantômes du Sanatorium » de Frédéric Goldbronn (59 mn), en partenariat avec la BNU, dans le cadre du cycle « Le livre à l’écran » proposé par Le Lieu documentaire et l’INA Grand Est pendant « Lire notre monde | Strasbourg capitale mondiale du livre Unesco 2024-2025 ».

En présence de Daniel Coche, distributeur.

Entrée gratuite, sur réservation auprès la BNU Strasbourg

Info pratique : l’auditorium de la BNU est accessible aux personnes à mobilité réduite.

  • Frédéric Goldbronn
2020
59'
  • Les films-cabanes

Le Sanatorium des étudiants de Saint-Hilaire fut construit dans les années trente dans les Alpes iséroises pour accueillir les malades atteints de tuberculose.

Loin du Quartier Latin, les étudiants y formaient une petite communauté à leur image, avec son folklore et son langage.

Le bâtiment désaffecté comme un paquebot échoué dans la montagne forme une ombre du passé dominant la vallée. Roland Barthes y séjourna de 1942 à 1945, années durant lesquelles il entretint une importante correspondance avec Philippe Rebeyrol.

À travers des images d’archives pour la plupart privées, des lettres et partitions inédites de l’auteur et une exploration des bâtiments abandonnés, le film organise un pont subtil entre les temps d’un lieu emblématique connu dans toute la France sur trois générations de tous milieux sociaux.

Le film opère une double résurrection : celle du sanatorium des étudiants de Saint-Hilaire-du Touvet dans l’Isère ainsi que la présence en ses murs d’un jeune écrivain, Roland Barthes, qui écrit à son ami d’alors, Philippe Rebeyrol. Le sanatorium est en cours de démolition et les photos du passé se superposent aux images du présent, tandis que la voix de Bruno Podalydès fait entendre la verve tour à tour lyrique, désespérée, allègre et sombre de l’écrivain au rythme de sa santé et de ses humeurs changeantes.

Frédéric Goldbronn - Les fantômes du sanatorium - le lieu documentaire
Les fantômes du Sanatorium - Frédéric Goldbronn - © Les Films Cabanes - Le Lieu Documentaire

Au matin du 18 mars 1942, après un long voyage en train à travers la France occupée, le jeune Roland Barthes se présente au Sanatorium des étudiants de Saint Hilaire, dans les Alpes.
Il découvre bientôt cet étrange « Monde d’en haut » où l’angoisse de la mort et les contraintes de la cure se conjuguent avec la promesse d’une renaissance. A l’ami resté au loin, il raconte cette expérience à la fois sociale et intime qui bouleverse son être et résonne singulièrement avec notre présent.

« À la manière de Hans Castorp, le héros du roman de Thomas Mann, La Montagne magique, Roland Barthes est confiné dans ce monde « d’en haut » pendant une durée indéterminée. À l’image de la vie et de la mort qui se mènent une lutte acharnée, le film est traversée d’oppositions qui ne cessent de cohabiter en son sein. Frédéric Goldbronn insuffle une force hypnotique à son film qui prend les atours d’une partition musicale. »
— Éva Markovits, Revue Images documentaires, mars 2021.

« C’est au lieu que le film s’attache, guettant en ses murs bientôt démolis les traces d’un mode de vie – une retraite que les archives révèlent paradoxale. Sur les photos, les malades paraissent tous jeunes et beaux, tandis que les lettres de Barthes mêlent souffrance d’un exil imposé en pleine guerre (« c’est très long, je suis révolté ») et chance d’appartenir à une communauté éphémère dont la bibliothèque est le cœur vivant, puisqu’en position « déclive » – pieds en l’air pendant plusieurs mois- on ne peut que lire. »
— Charlotte Garson, Cahiers du Cinéma, janvier 2021

frederic-goldbronn-le lieu documentaire

Après des études en sciences sociales (EHESS) et en documentation audiovisuelle (INTD), Frédéric Goldbronn s’est formé au cinéma documentaire aux Ateliers Varan au début des années quatre-vingt-dix.

Il creuse obstinément dans sa filmographie un sillon du cinéma qui cherche, sur les pas de Walter Benjamin, « la porte étroite du passé » en explorant ses traces, un cinéma qui puise son imaginaire dans la part documentaire qui l’a constitué.

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