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John Baldessari – Hilla et Bernd Becher – Christian Boltanski – John Hilliard

#NOMBRE!
4 x 13

Synopsis

Sur une idée de William Klein, la collection Contacts consacre chacun de ses numéros à un photographe contemporain. Lui seul a la parole, en off, commentant chronologiquement un travail de plusieurs années, tandis que défilent à l’écran tirages photographiques, polaroïds ou planches contacts.

John Baldessari

Gros plan sur une tête de pinceau. John Baldessari, né en Californie en 1931, abandonne toiles et chevalets aux alentours de 1965 pour se consacrer à la photographie, un médium qu’il utilise au sein d’une recherche plus clinique qu’esthétique. Récupération d’images en tous genres, séries empruntées au cinéma, collages, montages panoramiques en formes de croix… il nous invite à comprendre ses secrets de fabrication.

L’image photographique s’impose d’abord à lui comme un outil de documentation. Il commente ses premières images : paysages, devantures, routes. Il cite Courbet – “Je ne veux pas embellir le décor de ma propre vie” – et s’inscrit dans la même exigence réaliste que le peintre. Sans se dévoiler ni éclaircir les mystères de sa démarche, John Baldessari raconte l’utilisation qu’il a pu faire de clichés jetés, récupérés, ses agencements en tableaux de deux à douze images extraites de films noirs, de journaux télévisés ou de revues d’informations locales. Elles évoquent pour le spectateur “un monde plus réel que celui où il vit, plus réel car plus familier”. La photo n’est pour lui que de “l’argent oxydé sur du papier, comme la peinture n’est que du carbone sur une toile”. Peu lui importent le grain, les contrastes et les formats. “Seule l’image m’intéresse, avance-t-il, et particulièrement le choc des images entre elles.” Ainsi rend-t-il compte du monde “qui n’est pas un endroit tranquille”.

(Pierre Notte)

Hilla et Bernd Becher

Ce qui détermina la carrière photographique d’Hilla et Bernd Becher fut leur rencontre avec d’étranges constructions : dans les années 1950, impressionnée par la région de la Ruhr alors très active, Hilla s’est émue de voir les machines des aciéries, mines et hauts fourneaux. Pour Bernd, dont les ancêtres ont tous travaillé dans l’industrie minière, il s’agissait presque d’autobiographie.

Tours d’extraction ou de réfrigération, châteaux d’eau, récupérateurs de chaleur, hauts fourneaux : Hilla et Bernd Becher ont commencé à photographier ces objets, témoins de la pensée économique et industrielle d’une époque, au moment où ils allaient disparaître. En 1958, ils réalisent ensemble leurs premiers clichés aux environs de Siegen. Ils œuvrent au téléobjectif, par temps couvert exclusivement, avec de très longs temps de pause. Leur sujet principal, l’industrie lourde, englobe les mines de charbon, la sidérurgie, l’industrie calcaire. Après la Ruhr, sont venues d’autres régions typiquement industrielles, en France, en Angleterre ou aux États-Unis. Des typologies, établies d’après les variétés et les formes des machines, servent à assembler les prises de vues par 9, 12 ou 15 selon une correspondance horizontale, verticale et diagonale. On peut alors suivre l’évolution des bâtiments ; ainsi le château d’eau, d’abord simple fût en bois, s’est peu à peu muni d’ornements.

(Christine Rheys)

Christian Boltanski

Christian Boltanski (né en 1944, à Paris) propose des installations d’images, de documents et d’objets centrés sur le temps, questionnant le regard, la mémoire, la vie ordinaire et son mode d’emploi. Alain Fleischer filme les séries de clichés sur des commentaires de l’artiste, et démontre comment l’objet et le sujet photographiques recouvrent chez ce “mauvais photographe” des sens fort singuliers.

Pour l’une de ses installations, Boltanski, créateur protéiforme, agence près de 1 500 portraits, figures notoires ou anonymes, découpés dans les journaux d’actualités, les magazines à scandales ou les revues pour enfants. Criminels espagnols, victimes de faits divers, super héros ou bourreaux nazis se côtoient dans ce que l’artiste appelle la “paix du cimetière”, prouvant que la “photographie n’apprend rien sur personne”. Tout individu demeure à la fois “unique et oublié”, et nul n’est jamais “remplaçable”. Pourtant, la pratique photographique d’usage (amateur, familiale ou scolaire), fixe les visages sur le papier, les rendant inoubliables et multiples. Après leur disparition, les êtres sont ainsi “remplacés” par leur image. L’art et le documentaire semblent étrangers à l’univers de Boltanski, qui s’intéresse ici à la pérennité des “clichés” qui nous sont communs, aux codes qu’ils suivent et à ce qu’ils révèlent de chacun d’entre nous.

(Pierre Notte)

John Hilliard

Le modèle, le sujet photographié ne l’intéressent pas. C’est la nature même du regard et du processus photographique qui est à l’origine de sa recherche novatrice. Né en Angleterre au milieu des années 1940, John Hilliard scénarise, conçoit, compose et construit des dispositifs photographiques, qui troublent la vision du spectateur et interrogent l’essence de toute image.

Dès les années 1970, il capte en douze images et en soixante secondes un court laps de temps passé. Il photographie une minute marquée par l’aiguille claire d’un chronomètre, une minute enregistrée par l’évolution de la lumière sur l’aiguille. John Hilliard explique comment il souhaite confronter les idées reçues du spectateur à des images transmettant différemment les informations. Son œuvre vise à remodeler la perception subjective et la réalité objective. L’artiste écrit au crayon des séquences avant de s’emparer du réel. Il manipule le net et le flou, joue devant un même sujet de trois mises aux points différentes pour modifier en trois temps les visions du spectateur sur le plan moyen, l’arrière plan ou l’avant plan. Son projet consiste à “révéler un ensemble d’alternatives”. Il y aboutit par un prodigieux travail de déplacement, par l’idée, dit-il, du “dépositionnement du centre et de la périphérie, du transparent et de l’opaque, du monochrome et du multicolore”.

(Pierre Notte)

Sur une idée de William Klein, la collection Contacts consacre chacun de ses numéros à un photographe contemporain. Lui seul a la parole, en off, commentant chronologiquement un travail de plusieurs années, tandis que défilent à l’écran tirages photographiques, polaroïds ou planches contacts.

John Baldessari

Gros plan sur une tête de pinceau. John Baldessari, né en Californie en 1931, abandonne toiles et chevalets aux alentours de 1965 pour se consacrer à la photographie, un médium qu’il utilise au sein d’une recherche plus clinique qu’esthétique. Récupération d’images en tous genres, séries empruntées au cinéma, collages, montages panoramiques en formes de croix… il nous invite à comprendre ses secrets de fabrication.

L’image photographique s’impose d’abord à lui comme un outil de documentation. Il commente ses premières images : paysages, devantures, routes. Il cite Courbet – « Je ne veux pas embellir le décor de ma propre vie » – et s’inscrit dans la même exigence réaliste que le peintre. Sans se dévoiler ni éclaircir les mystères de sa démarche, John Baldessari raconte l’utilisation qu’il a pu faire de clichés jetés, récupérés, ses agencements en tableaux de deux à douze images extraites de films noirs, de journaux télévisés ou de revues d’informations locales. Elles évoquent pour le spectateur « un monde plus réel que celui où il vit, plus réel car plus familier ». La photo n’est pour lui que de « l’argent oxydé sur du papier, comme la peinture n’est que du carbone sur une toile ». Peu lui importent le grain, les contrastes et les formats. « Seule l’image m’intéresse, avance-t-il, et particulièrement le choc des images entre elles. » Ainsi rend-t-il compte du monde « qui n’est pas un endroit tranquille ».

(Pierre Notte)

Hilla et Bernd Becher

Ce qui détermina la carrière photographique d’Hilla et Bernd Becher fut leur rencontre avec d’étranges constructions : dans les années 1950, impressionnée par la région de la Ruhr alors très active, Hilla s’est émue de voir les machines des aciéries, mines et hauts fourneaux. Pour Bernd, dont les ancêtres ont tous travaillé dans l’industrie minière, il s’agissait presque d’autobiographie.

Tours d’extraction ou de réfrigération, châteaux d’eau, récupérateurs de chaleur, hauts fourneaux : Hilla et Bernd Becher ont commencé à photographier ces objets, témoins de la pensée économique et industrielle d’une époque, au moment où ils allaient disparaître. En 1958, ils réalisent ensemble leurs premiers clichés aux environs de Siegen. Ils œuvrent au téléobjectif, par temps couvert exclusivement, avec de très longs temps de pause. Leur sujet principal, l’industrie lourde, englobe les mines de charbon, la sidérurgie, l’industrie calcaire. Après la Ruhr, sont venues d’autres régions typiquement industrielles, en France, en Angleterre ou aux États-Unis. Des typologies, établies d’après les variétés et les formes des machines, servent à assembler les prises de vues par 9, 12 ou 15 selon une correspondance horizontale, verticale et diagonale. On peut alors suivre l’évolution des bâtiments ; ainsi le château d’eau, d’abord simple fût en bois, s’est peu à peu muni d’ornements.

(Christine Rheys)

Christian Boltanski

Christian Boltanski (né en 1944, à Paris) propose des installations d’images, de documents et d’objets centrés sur le temps, questionnant le regard, la mémoire, la vie ordinaire et son mode d’emploi. Alain Fleischer filme les séries de clichés sur des commentaires de l’artiste, et démontre comment l’objet et le sujet photographiques recouvrent chez ce « mauvais photographe » des sens fort singuliers.

Pour l’une de ses installations, Boltanski, créateur protéiforme, agence près de 1 500 portraits, figures notoires ou anonymes, découpés dans les journaux d’actualités, les magazines à scandales ou les revues pour enfants. Criminels espagnols, victimes de faits divers, super héros ou bourreaux nazis se côtoient dans ce que l’artiste appelle la « paix du cimetière », prouvant que la « photographie n’apprend rien sur personne ». Tout individu demeure à la fois « unique et oublié », et nul n’est jamais « remplaçable ». Pourtant, la pratique photographique d’usage (amateur, familiale ou scolaire), fixe les visages sur le papier, les rendant inoubliables et multiples. Après leur disparition, les êtres sont ainsi « remplacés » par leur image. L’art et le documentaire semblent étrangers à l’univers de Boltanski, qui s’intéresse ici à la pérennité des « clichés » qui nous sont communs, aux codes qu’ils suivent et à ce qu’ils révèlent de chacun d’entre nous.

(Pierre Notte)

John Hilliard

Le modèle, le sujet photographié ne l’intéressent pas. C’est la nature même du regard et du processus photographique qui est à l’origine de sa recherche novatrice. Né en Angleterre au milieu des années 1940, John Hilliard scénarise, conçoit, compose et construit des dispositifs photographiques, qui troublent la vision du spectateur et interrogent l’essence de toute image.

Dès les années 1970, il capte en douze images et en soixante secondes un court laps de temps passé. Il photographie une minute marquée par l’aiguille claire d’un chronomètre, une minute enregistrée par l’évolution de la lumière sur l’aiguille. John Hilliard explique comment il souhaite confronter les idées reçues du spectateur à des images transmettant différemment les informations. Son œuvre vise à remodeler la perception subjective et la réalité objective. L’artiste écrit au crayon des séquences avant de s’emparer du réel. Il manipule le net et le flou, joue devant un même sujet de trois mises aux points différentes pour modifier en trois temps les visions du spectateur sur le plan moyen, l’arrière plan ou l’avant plan. Son projet consiste à « révéler un ensemble d’alternatives ». Il y aboutit par un prodigieux travail de déplacement, par l’idée, dit-il, du « dépositionnement du centre et de la périphérie, du transparent et de l’opaque, du monochrome et du multicolore ».

(Pierre Notte)

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