Ce portrait du sculpteur Arman (1928-2005) retrace la genèse et le développement d’une oeuvre prolifique entre Vence et New York. Il dévoile sa pratique artistique, suggérant parfois une identification du moi à l’oeuvre. Des extraits de films d’archives rendent compte de l’effervescence du Nouveau Réalisme, des rencontres avec les artistes du Pop Art, ainsi que de la reconnaissance tardive en France.
Véritable « faiseur d’objets », Arman a hérité d’une passion pour la collection d’objets manufacturés auxquels il donne une forme artistique : de la première « poubelle » remplie d’ordures ménagères récupérées dans l’appartement de sa belle-mère en 1959, aux « accumulations » suivantes, (masques à gaz, tubes de peinture, voitures à Jouy-en-Josas), les objets sont rassemblés selon diverses techniques : remplissage, bétonnage, etc. La présentation quantitative des objets annule l’identité de chacun d’entre eux. Puis au procédé d’accumulation se substitue bientôt celui de la destruction : de la simple brisure des instruments de musique jusqu’à la recomposition des fragments épars à l’endroit exact de la cassure, les « colères » d’Arman sont bien organisées.
(Annick Spay)