Hippolyte Burkhart-Uhlen -le lieu documentaire
Cycle | Films en Grand Est

Une soirée avec Hippolyte Burkhart-Uhlen

jeudi 29 janvier 2026
à 18:30
Le Lieu documentaire, Maison de l'image, Strasbourg

Une soirée spéciale consacrée à Hippolyte Burkhart-Uhlen, cinéaste animalier singulier, pour un voyage au coeur de la nature sauvage. Une exploration sensorielle.

Projection de quatre courts-métrages : « Équarrisseurs » (10’, 2025, Sancho&Co), « Corps à Cors » co-réalisé avec Vincent Benedetti-Icart (11’ , 2022, Sancho&Co ), « Un désert » (16’, 2020, IFFCAM), « Jour de Colère » (9’, 2019, IFFCAM).

En présence de Hippolyte Burkhart-Uhlen, réalisateur.

Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.

Info : la salle de projection du Lieu documentaire est accessible aux personnes à mobilité réduite. Des places PMR sont dédiées au premier rang.

  • Hippolyte Burkhart-Uhlen
2025
10'
  • Sancho & Co
Equarrisseurs - Hippolyte Burkhart-Uhlen - Le Lieu documentaireEQUARRISSEURS 5©sancho&co

Un soleil intense rayonne sur les falaises. Dans le ciel, des centaines d’oiseaux, en ombres, se mettent à tournoyer et descendent vers une place, où gisent plusieurs cadavres de brebis. Le silence est intense. Et d’un coup, d’un seul mouvement tumultueux, des dizaines de vautours fondent sur les charognes, comme une vague de plumes, de becs et d’os.

Hippolyte Burkhart-Uhlen - AFFICHE EQUARRISSEURS - le lieu documentaire

Hippolyte Burkhart-Uhlen

Diplômé de la Sorbonne, de l’INSAS et de l’IFFCAM.

Filmographie :
– « Jour de colère » (9 min, © 2019)
Escales documentaires de La Rochelle, Labfilms, FIFO, Première Marche…
– « Un désert » (17 min, © 2020)
Escales documentaires de La Rochelle, FIFO
– « Corps à cors » (11 min, © 2022), coréalisé avec Vincent Benedetti. FIPADOC 2023
– « Les perles de la Vologne » (52′, 2024)
– « Équarrisseurs » (10′, 2025)
– Lauréat en 2025 de l’appel à projets Nouveaux Regards #3″ par Mira, cinémathèque régionale numérique et création originale de « À ceux qui naissent aujourd’hui » (10′, 2025) 

  • Hippolyte Burkhart-Uhlen
  • Vincent Benedetti-Icart
2022
  • Français
11'
  • Sancho&Co
  • Vosges TV

Quand l’obscurité s’empare des sommets vosgiens, des ombres passent, des branches craquent… L’animal apparaît, guidé par des pulsions sexuelles. Souffles rauques, combats sauvages et cris gutturaux se mêlent et résonnent jusqu’au petit matin.

Le film immerge le spectateur dans un univers hybride, au cœur d’un monde naturel mystérieux et aux accents fantasmagoriques, où de nombreux prédateurs rôdent.

Corps à Cor - Hippolyte Burkhart-Uhlen - Le Lieu documentaireaffiche CAC

• Prix du Court-Métrage – FIFO 2022 de Ménigoute
• Diable d’Or catégorie « Nature et environnement » – FIFAD 2023 aux Diablerets
• Mention spéciale du jury – Festival Cine de Las Yungas 2024 à Tucumán
• Prix du public « sélection Occitanie » – Festival Les Pyrénées Envolées 2024 à Arnaud-Guilhem

Hippolyte Burkhart-Uhlen - le lieu documentaire

Hippolyte Burkhart-Uhlen

Diplômé de la Sorbonne, de l’INSAS et de l’IFFCAM.

Filmographie :
– « Jour de colère » (9 min, © 2019)
Escales documentaires de La Rochelle, Labfilms, FIFO, Première Marche…
– « Un désert » (17 min, © 2020)
Escales documentaires de La Rochelle, FIFO
– « Corps à cors » (11 min, © 2022), coréalisé avec Vincent Benedetti.
FIPADOC 2023
– « Les perles de la Vologne » (52′, 2024)
– « Équarrisseurs » (10′, 2025)
– Lauréat en 2025 de l’appel à projets Nouveaux Regards #3″ par Mira, cinémathèque régionale numérique et création originale de « À ceux qui naissent aujourd’hui » (10′, 2025) 

Vincent Benedetti-Icart - le lieu documentaire

Vincent Benedetti-Icart

Après un BTS en gestion et protection de la nature et un master à l’IFFCAM, Vincent travaille comme cadreur et chef opérateur animalier, notamment avec Yann Artus-Bertand et Marie Amiguet.

Filmographie :
– « Vers des jours meilleurs » (17 min, © 2019)
– « Orsa, au coeur des Pyrénées ariégeoises » (25 min, © 2020)
– « Corps à cors », en coréalisation avec Hippolyte Burkhart (11 min, © 2022)

Voir par ailleurs ce documentaire :
  • visionnement gratuit à la vidéothèque au centre de ressources du Lieu documentaire à Strasbourg
  • emprunt dans le réseau des médiathèques de la Ville et de l’Eurométropoles de Strasbourg
  • Vous pouvez aussi commander un DVD du film ou voir le film en VOD via le site du producteur Sancho & Co
Hippolyte Burkhart-Uhlen - AFFICHE UN DÉSERT-le lieu documentaire

« Un désert »
16’ | 2020 | IFFCAM | France

Des lignes qui se dessinent. L’horizon à perte de vue. Tout semble inerte, inanimé. Un désert. Quelques êtres émergent, et traversent le paysage dans toutes ses rudesses, et quelques moments de grâce.

Mention spéciale du jury – Festival du film de l’Est 2021 de Strasbourg

FIFOFF 2020 – Ménigoute / Festival des Escales Documentaires 2020 (Hors compétition) – La Rochelle / Festival Territoires Sauvages 2021 – Le Teich / Festival International du Film Alpin 2021 – Les Diablerets / Festival International du Film de Montagne d’Autrans 2021 / Label Short Film Market Picks – Marché du Film Court du Festival de Clermont-Ferrand 2021

Hippolyte Burkhart-Uhlen - AFFICHE jour de colere-le lieu documentaire copie

« Jour de Colère »
9’ | 2019 | IFFCAM | France

Au cœur de l’hiver, on commence à entendre un souffle retentir. Le vent se fait de plus en plus impétueux, arrachant les feuilles au passage. Les branches qui craquent, les pierres qui grondent. Peu à peu, la tempête s’installe. La rivière gonfle, les arbres tombent. Dangereuse, la tempête bouscule tout sur son passage. Pourtant, dans ce chaos, quelques êtres parviennent encore à exister…

• Mention spéciale du Jury – Festival Labfilms de Strasbourg
• Prix de la photographie – Rencontres interrégionales de la FFCV du Grand Charmont

FIFOFF 2019 – Ménigoute / Festival Nature Ain 2020 – Hauteville / Festival Première Marche 2020 – Troyes / Festival des Escales Documentaires 2020 (Hors compétition) – La Rochelle / Festival Corto Cine 2021 (Hors-Compétition) – Mexico / Festival NaturVision 2021 – Ludwigsburg / Festival Des Films Des Auteurs 2021 – Guebwiller / Fête des Images 2021 – Epinal / Festival du Film 2021 – Colmar / Fête de la Nature 2024 – Wolxheim

 

Hippolyte Burkhart-Uhlen -le lieu documentaire

ENTRETIEN AVEC HIPPOLYTE BURKHART-UHLEN
(décembre 2025, Le Lieu documentaire)

Mon rapport à la nature ? Je suis né dans la vallée de Munster. Gosse déjà, je passais beaucoup de temps dans la forêt. Après mes cinq années d’études dans des villes (Ciné-Sup à Nantes, une licence d’histoire du cinéma à la Sorbonne, l’ENSAS à Bruxelles), j’avais envie de retourner à la “campagne”. J’étais par ailleurs dans une phase où j’avais découvert quelques films animaliers un peu sympa. Je me suis demandé s’il n’existait pas une école qui me permettrait de lier les deux : faire du cinéma dans la nature. Une école de cinéma animalier. Ça existait à Ménigoute. J’ai postulé à l’IFFCAM* (Institut francophone de formation au cinéma animalier de Ménigoute) et j’ai été pris. 

J’ai toujours “infusé” dans la forêt, ça a commencé par le truc classique des cabanes en forêt. Très tôt, j’ai été fasciné par cette nature sauvage et par certains animaux. Assez récemment, j’ai retrouvé un dessin où je m’étais dessiné moi, gamin, avec un grand tétra. J’avais écrit : “Est-ce que tu préfères voir un grand tétra ou faire une fête dans la forêt ?” Depuis, j’ai retrouvé aussi beaucoup d’autres dessins réalisés en maternelle et à l’école primaire. Je remarque et c’est assez marrant, il y a beaucoup de dessins de vautours, (cf l’un de mes films récents, “Équarrisseurs”). 

Au départ donc, il y a évidemment des balades, des rencontres, des bouquins aussi, c’est certain. Ce sont des choses qui restent sans doute un peu enfouies. J’avais un super pote à partir du collège aussi, son père était garde forestier. On est allé souvent observer le cerf en forêt. Par la suite, une amie photographe qui travaillait beaucoup autour de la forêt m’y a beaucoup emmenée et montré des choses.

En revanche, à aucun moment, je ne suis allé faire des photos animalières quand j’étais enfant. Il n’y a pas eu de “révélation” tout jeune de “je vais être cinéaste animalier dans ma vie”. La rencontre avec le cinéma s’est faite plutôt tard, à seize ans. J’ai vraiment compris que je voulais faire du cinéma après Ciné-Sup, donc à vingt ans. L’IFFCAM, l’école de formation au cinéma animalier, je l’ai connue super tard, l’année où j’ai postulé.

À la fac et dans les écoles de cinéma, tu vois beaucoup de films, beaucoup de genres de cinémas différents, tu découvres pas mal de choses. En 2015 par exemple, j’ai découvert un film “fondateur” pour moi, un film kazakh qui s’appelle “Le souffle” d’Alexander Kot. Il a été largement déterminant pour moi, notamment, parce que j’ai compris qu’on pouvait faire du cinéma sans dialogue.

J’ai envie d’un cinéma sensoriel. Et je pense que cette envie part de la frustration, de voir toujours dans les films animaliers classiques des scènes comme celle de tempêtes traitées trop rapidement ce qui empêchent le spectateur de ressentir toutes émotions.

Je prends les choses comme elles sont, telles que je les ressens et telles que j’ai envie de les faire ressentir. Je filme de manière à ce que la voix-off soit inutile.La musique peut exister, mais ce que j’aime vraiment c’est écouter la nature. Je trouve qu’il y a une telle musicalité dans ce qui existe, déjà, qu’il n’y a pas besoin de rajouter de grosses symphonies par-dessus pour la magnifier et pour juste rendre ce que c’est. Si tu fais un film sur la nature sans l’écouter, ça n’a pas de sens. Parce que ça joue à moitié de ce que tu ressens quand t’es en forêt.

J’aime filmer et faire ressentir la nature, dans toutes ses rudesses, avec toutes ses aspérités, mais aussi dans ses moments de grâce. Prendre les choses comme elles sont, dans leur entièreté. Ne pas essayer de les enjoliver, mais partir vraiment de ce que tu ressens face à une nature qui est indomptée. Le sauvage dans ce monde.

Quand on met un pied dans cette nature, nous sommes là comme observateurs, privilégiés peut-être, mais avec une sensation d’étrangeté, et essayons de comprendre ce qui nous arrive. Dans mes films, j’aime plonger les spectateurs en immersion dans un monde de sensations.  

il y a bien parfois un humain qui existe au loin. Il y a une présence, parfois invasive, violente. Les animaux sont eux dans leurs éléments naturels. Ils sont simplement là et doivent faire avec ce qui les entoure. Et parfois, ce qui les entoure, c’est immensément plus grand qu’eux. Ils sont dans un rapport aux éléments qui est juste. Ils font avec ce qui est. Je ne sais pas vraiment comment dire, mais c’est une espèce d’instinct de vie. 

Pour moi, il y a ce côté vibrant dans la nature, parce que tu évoques et travaille des choses très primitives, instinctives, des sensations. Ce sont des émotions toutes simples. Souvent, les émotions les plus pures sont les plus vibrantes. Il y a un rapport originel à la vie : l’amour, le temps, la mort, le souffle… la lutte. Voilà, la lutte. 

Le spectateur est vraiment un “observateur”. Je ne lui dis pas ce qu’il doit penser. Le spectateur, pour moi, doit vraiment saisir les petits éléments de ce que je lui montre. Il n’est pas obligé de tout comprendre. Il saisit des choses et se fait sa propre histoire. Il se fait son propre chemin dans une nature qui est telle qu’elle est. 

La projection en salle est aussi une expérience. Ce que j’aime, c’est quand les images vibrent et quand moi, je vibre sur mon siège. C’est ça que j’ai envie de retranscrire.

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