Grand retour de notre rendez-vous spécial du Mois du film documentaire : La soirée Prix du public !
Nous vous invitons à venir découvrir une sélection de 6 courts-métrages documentaires soigneusement choisis par nos soins en écho à la thématique de l’édition 2025 “Métamorphoses”.
Au programme : découverte des films en compétition, discussions enflammées en petits groupes (à l’aide de cacahuètes et autres victuailles) puis délibération; vous votez pour votre film coup de cœur.
Le film ayant reçu le Prix du public sera projeté le 20 novembre à la Maison citoyenne à Neudorf, en avant-programme du film “Retour à Reims” de Jean-Gabriel Périot.
« Art total » de Gwenn Pacotte et Pierre Excoffier | 4 mn |2 000 | Garone | France
Où il apparaît que l’art et le pétrole ne sont pas TOTALement solubles dans l’eau de mer.
L’avis de Tënk
Sous ses dehors comiques, voire moqueurs, ce film est un clown triste. Il veut donner le change avec ses grimaces mais dissimule mal sa mélancolie, qui saisit par une vision d’un monde détruit, changé en un immense minéral mort. Derrière la simplicité rageuse, de quoi nourrir la réflexion. Comment ne pas donner raison à l’écrivain et dessinateur Frédéric Pajak, qui voit un lien entre la laideur, l’idée marketing d’une mort de l’art dévotement attendue, l’idéologie capitaliste et bourgeoise qui se nourrit de la dégradation du monde – et une vision morbide de la vie ? Œuvres laides, langage épris de vanité, somme de destructions sur le monde : Art TOTAL.
Le film était présenté en compétition nationale au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand en 2002, puis rediffusé en 2017 à l’occasion de leur programmation Humour noir.
Jimmy Deniziot et Roxanne Riou
Programmateurs de la Plage Premières Bobines
« Increvables » de Elliot Totzauer et Emma Sandona | 9 mn | 2024 | Birth | France
Il y a la Formule 1, et puis il y a les 24 Heures d’endurance de tracteurs-tondeuses, organisées chaque année aux Petites-Armoises, dans les Ardennes françaises. Découvrez donc cette course hors du commun et ses participants hauts en couleur, qui vous expliquent leurs meilleures techniques pour l’emporter.
Un jeune réalisateur de publicité nous raconte son voyage dans les Ardennes où se déroule le 24h d’Endurance Tondeuses. En quête du jeune espoir de l’événement, il espère faire de son film un véritable Formula 1 local. Sa naïveté citadine ne tardera pas à se heurter à la réalité d’un monde dont il n’a pas les codes.
« Saintonge giratoire » de Quentin Papapietro | 14 mn | 2023 | Hippocampe productions | France
En Saintonge, à l’entrée des bourgs, on a disposé d’étranges constructions devant lesquelles on passe sans s’arrêter : des ronds-points, aménagés avec une obsession de la couleur locale. Ce film tourne autour de ces scènes de cartes postales où se mêlent huitres, parasols et femmes préhistoriques.
« Les ronds-points sont une invention française « comme les Droits de l’homme, le vaccin contre la rage ou le Minitel », assure le narrateur de Saintonge giratoire. S’il peut ainsi mettre sur le même plan des avancées historiques majeures et une technologie obsolète, c’est parce qu’il ne fait que pousser la logique qui présida à la création de ces œuvres urbanistiques, particulièrement en pays saintongeais. Mettant tantôt à l’honneur l’héritage romain, les gastéropodes, Ronsard ou une femme de Néandertal, ces créations dérisoires témoignent d’une fantaisie qui donne le tournis, d’une émouvante bizarrerie que l’on devine issue de relations contre-nature entre politique locale et aspirants artistes. Le simple fait d’étudier ces créations avec attention est presque subversive, tant elles sont vite prises à leur propre jeu, révélant la façon dont un territoire cherche à se représenter aux yeux du monde. L’effet est accru lorsque la voix (celle d’Eugène Green) adopte un ton précieux digne de la cour du Roi-Soleil – elle sera interrompue par une incursion de Luc Moullet, en forme d’hommage à ces modèles d’essais sarcastiques que sont La Cabale des oursins ou Imphy, capitale de la France. Pourtant, sous la dérision, pointe une envie plus innocente : celle de parcourir un territoire, de le regarder autrement. Saintonge giratoire montre ses coutures, par son montage-son abrupt et autres cahots de caméra, et porte ainsi la trace d’une aventure collective guidée par une sincère curiosité. »
(Olivia Cooper-Hadjian – Cinéma du réel)
« Car Wash » de Laïs Decaster | 12’36 | 2024 | Lorca Productions | France
« Ma sœur Auréa nettoie avec soin sa voiture dans une station-service. Elle me raconte pourquoi elle l’aime tant, comment elle impressionne ses copines au volant, mais aussi comment elle l’utilise comme outil de drague… » (Laïs Decaster)
L’avis de Tënk
« Toi, t’as pas payé une voiture avec ton argent. Et quand t’as payé ta voiture, crois-moi t’en prends soin ! » Laïs filme sa sœur en action. Entre elles, le langage est direct. Et de toute façon, Auréa est du genre cash : sa belle voiture, elle y tient ! On sourit d’abord de l’énergie qu’elle met à la laver, à l’aspirer, à la faire briller. Puis, on comprend que sa Volkswagen noire, c’est un peu la seule chose à soi quand on habite encore chez ses parent. Et là, on rigole moins.
Douze minutes chrono pour se mettre dans la peau d’une jeune femme qui aime le foot et sa bagnole. Mais qui aimerait surtout se caser. C’est-à-dire trouver un mec, trouver un job. Ou pourquoi pas une meuf. En tout cas, un CDI et pas un truc en auto-entrepreneur. Douze minutes qui en disent long sur l’envie d’indépendance d’une génération, ses aspirations, son réalisme aussi. Sur notre époque donc.
Éva Tourrent
Responsable artistique de Tënk
« Ni Dieu ni Père » de Paul Kermarec | 11 mn 32 | 2025 | Yukunkun Productions | France
Le film explore la relation intime qu’un jeune homme entretient avec Internet. Alors que l’absence de figure paternelle l’a poussé à chercher des réponses, il trouve en Google un mentor inattendu. De l’apprentissage des tâches quotidiennes, comme le rasage, à la découverte de connaissances plus profondes, l’algorithme devient bien plus qu’un simple moteur de recherche, brouillant ainsi les frontières entre réel et virtuel.
« Ce qui ne nous remplacera pas, ce sont les sentiments »
Lire l’interview de Paul Kermarec par Garance Alegria et Lou Léoty sur le site « Format court »
« Les Boucleurs » de Mickaël Delalande | 5 mn | 2025 | Autoproduction
Les Marcheurs de l’Ordre avancent en ligne droite, effaçant toute singularité. Face à eux, les Boucleurs du Cercle défient cette rigueur en dansant et tournoyant. Pour l’Ordre, ils sont une menace à éradiquer. Mais le Cercle s’étend, infuse les corps et la marche contrainte devient une farandole révolutionnaire.
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