Le réalisateur William Karel poursuit sa réflexion sur le rapport des États-Unis avec l’image, le cinéma et leur capacité à produire du « spectacle ». Quelle autre histoire peut se prêter à un tel regard que celle de la conquête spatiale, guerre d’image et de spectacle avant tout autre chose ? Et si ce n’était qu’une énorme supercherie initiée par les deux grandes puissances ?
Le 20 juillet 1969, deux milliards de personnes sont devant le petit écran pour suivre en direct les premiers pas de l’Homme sur la Lune. Ces images, devenues historiques, étaient-elles authentiques ? Tout au long de sa délirante enquête, William Karelavance des hypothèses en détourant volontairement les images. Ce « documenteur » démontre que les premiers pas sur la Lune auraient été tournées en studio. Une œuvre indispensable pour réfléchir au pouvoir des images.
L’AVIS DE TËNK
Stanley Kubrick serait l’auteur du film des premiers pas de l’homme sur la Lune, les preuves sont là !
Pied de nez parodique à la théorie du complot, « Opération Lune » s’impose comme une réflexion passionnante sur la manipulation des images. Karel réussit à nous faire gober l’énormité de son canular et fait dire à peu près tout et n’importe quoi aux plus hauts dirigeants de l’État-Major de Nixon – même Rumsfeld y passe. On se laisse prendre à ce jeu de dupe mais attention, Tënk ne peut garantir la sécurité des abonnés qui s’exposeront à ce programme…
– Pascal Catheland, réalisateur
Le cinéaste et documentariste William Karel n’avoue pas sa date de naissance, mais on sait qu’il est né entre 1940 et 1946 à Bizerte en Tunisie.
Le jeune Saada (c’est son véritable nom) a perdu son père très tôt. Obligé de travailler, il devient ouvrier chez Renault. Il suit en parallèle des cours du soir qui lui permettent d’obtenir un diplôme de photographe. Il travaille ensuite cinq ans à l’agence Gamma, avec Raymond Depardon. Puis il quitte la France pour vivre dans un Kibboutz en Israël, proche de la frontière libanaise. Il y rencontre sa femme, Blanche Finger, et devient journaliste pour un journal d’extrême-gauche.
Il revient en France en 1981 et devient photographe de plateau. Il rencontre alors Maurice Pialat, sur le tournage de « A nos amours », « rencontre majeur » explique-t-il au Monde, « je lui dois tout ce que je sais aujourd’hui ». Il lui consacrera d’ailleurs un documentaire intitulé « Pialat au travail ».
Dès lors il réalise des documentaires aux thématiques historiques et politiques généralement pour France 3, Arte ou Canal+. On lui doit également de beaux portraits d’écrivains. En 1992 il réalise « La Rafle du Vel’d’Hiv, puis Contre l’oubli », récompensé en 1995 d’un Emmy Award. Il signe des portraits sans concession de Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, s’intéresse de près aux Etats Unis avec sa série « CIA guerres secrètes » et en 2004 « Le monde selon Bush ».
En 2006, suite à la participation de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002, il réalise un télefilm intitulé « Poison d’avril ». Ce pamphlet contre l’obsession des médias pour l’audimat, et le thème de l’insécurité durant la campagne, analyse les raisons qui ont permis au candidat FN d’accéder au second tour.
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