Dans le langage militaire, les inner lines sont des itinéraires de secours qui, tout en se situant à proximité des lignes adverses, échappent aux moyens de contrôles et permettent de prendre la fuite.
Autour du mont Ararat, en Turquie et en Arménie, des messagers et leurs pigeons voyageurs parcourent ces voies parallèles, à la rencontre de communautés en prise avec les guerres.
Au gré de leurs errances, ils croisent des Yézidis qui ont fui les exactions de Daech et ont trouvé refuge dans des camps de transit en Turquie. Ils se posent aux côtés des derniers survivants encore en vie du génocide arménien. Ils arpentent le Haut-Karabagh, détruit par la guerre, pour y accompagner des familles endeuillées.
Tout au long du récit, des hommes et des femmes témoignent de ce qu’ils ont enduré, de leurs existences brisées, de la vie qui se bat contre la mort.
Leurs paroles racontent avant tout la violence infligée par des hommes à d’autres hommes, une violence qui semble éternelle et opiniâtre.



Les Lignes Intérieures par Ygor Parizel
documentaire belge tout à fait particulier et qui aborde pourtant un sujet à priori journalistique vraiment d’actualité et horrible. Pierre-Yves Vandeweerd emmène sa caméra dans une région du monde martyrisée à la frontière de la Turquie, de l’Arménie et de l’Iran ou dans quasi chaque décennie des tragédies humaines ont lieu. D’abord le film se focalise sur les massacres des yézidis perpétrés par DAECH, ensuite le génocide arménien d’il y a un siècle pour enfin continuer avec l’agression de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, un programme hyper sinistre. La mise en scène n’est pas dans un style journalistique, méthodique au contraire les images sont lyriques, mettant en avant la beauté sauvage des paysages….https://www.senscritique.com/film/les_lignes_interieures/critique/283208872

Pierre-Yves Vandeweerd est un cinéaste et anthropologue belge.
Ses films, tournés pour la plupart en pellicule 16 et super 8 mm, traversent, par un geste cinématographique poétique et politique, des guerres et des destins oubliés, les limites de la raison, la condition humaine. Ils résonnent comme autant d’incursions aux confins du réel.
Filmographie :
– « Inner Lines », 2022
– « Les Éternels », 2017
– « Nouménie », 2016
– « Les Tourmentes », 2014
– « Lost Territory », 2011
– « The Sleeping People », 2009
– « The Dark Circle », 2007
– « Closed District », 2004
– « Lost Roots », 2002
– « Nemadis, Des Années sans nouvelles », 2000
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