Ceux de la nuit
Sarah Leonor | 2022 | 70’ | Sesame Films
En présence de la réalisatrice
Une projection – rencontre proposée par le cinéma Star Saint-Exupéry à Strasbourg, avec le soutien du Lieu documentaire. En avant-première de la sortie nationale du film le 11 janvier 2023 au cinéma en France.
Paroles anonymes à la frontière franco-italienne dans les Alpes au col de Montgenèvre : récits en résonance aiguë avec le monde d’aujourd’hui.
Le jour : le tourisme, des capitaux investis pour rentabiliser la montagne, des emplois saisonniers qui font vivre une grande partie des habitants de la région.
La nuit : le destin fragile de plus de dix mille hommes, femmes, enfants, qui, en l’espace de quatre ans ont franchi la frontière au péril de leur vie, et qu’on n’a pas vus, qu’on ne voit pas, qu’on ne verra jamais.
(…) Des voix récitent les témoignages des personnes habitant la vallée et recouvrent les paysages abrupts. Ceux du jour ont des histoires plus gaies que ceux de la nuit. C’est que les frontières se passent de nuit, et que la frontière existe pour certains et plus vraiment pour d’autres. Mais sur les chemins, les histoires et les destins se croisent. Et ceux du jour trouvent parfois les corps de ceux de la nuit en haut des pistes de ski ou sur leurs routes.
Par éclats, la montagne livre son récit. Le film de Sarah Leonor est un travail de lecture : lire le paysage pour qu’il nous laisse voir ceux qu’on ne voit pas, les vies obscures, non désirables, égarées, qui se cachent mais qui laissent leurs traces. »
— Clémence Arrivé – Cinéma du réel
Interprétation
La narratrice : Françoise Lebrun
Martin : Adrien Michaux
Le lieutnant Mourrat : Hovnatan Avedikian
Camille : Solène Rigot
Les maraudeurs : Damien Bonnard, Olivier Rabourdin

Sarah Leonor est née en 1970 à Strasbourg. Elle y a d’abord étudié l’histoire de l’art et le russe, avant de suivre un cursus d’Études Cinématographiques et Audiovisuelles à l’Université Paris 7 – Jussieu. Son mémoire de recherches portait sur le cinéaste arménien Arthur Pelechian, dont les enseignements constituent sa formation de cinéaste.
Son premier court-métrage, Napoli 90’, réalisé en Italie avec Benoît Finck, est sélectionné en 1994 à Cinéma du réel. Suivent plusieurs courts-métrages diffusés dans de nombreux festivals. Le moyen métrage L’Arpenteur, co-réalisé en Arménie avec Michel Klein, obtient le prix Jean Vigo en 2002. Ses deux premiers longs métrages de fiction, Au voleur (2009) et Le Grand Homme (2014), ont commencé leurs carrières festivalières respectivement aux festivals de Locarno et de Toronto.