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Vrai de Vrai, festival du documentaire 2026 à Strasbourg

« Au cimetière de la pellicule » de Thierno Souleymane Diallo

samedi 07 mars 2026
à 18:00
Cinéma Le Cosmos, Strasbourg

Projection gratuite du film « Au cimetière de la pellicule » de Thierno Souleymane Diallo (93 mn, 2023, Guinée, Sénégal, France, Étoiles de la Scam 2025) dans le cadre du « Festival VRAI DE VRAI 2026 | Les Étoiles du documentaire » proposé du 4 au 7 mars 2026 à Strasbourg.

En présence de Thierno Souleymane Diallo, réalisateur.

Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.

Le film sera précédé par une capsule vidéo de 3mn réalisée à partir d’archives de MIRA, Cinémathèque régionale numérique.

Info pratique : le cinéma Le Cosmos est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Le festival est organisé par Le Lieu documentaire et la Scam, avec le soutien de la Cinémathèque du documentaire, d’Images en bibliothèque, de Strasbourg Eurométropole, de la Région Grand Est, de la DRAC Grand Est, et de la Safire Grand Est.

  • Thierno Souleymane Diallo
2023
  • Français
  • Malinké
  • Peul
93'
  • JPL Productions
  • L'image d'après
  • Lagune Productions
  • Le Grenier des Ombres

En 1953, Mamadou Touré réalise « Mouramani ». Ce film est considéré comme le premier réalisé par un cinéaste Africain noir francophone. Mais il reste un mystère. Personne ne sait où trouver une copie, si tant est qu’il en existe une.

« Au cimetière de la pellicule » c’est la recherche de ce film. Je suis le réalisateur qui part, caméra au poing, à la recherche de « Mouramani ». Au cours de mon voyage, j’essaie de découvrir ce qui est arrivé aux cinéastes, aux films et aux salles de cinéma de mon pays, autrefois pionnier du cinéma africain.

« Au cimetière de la pellicule » c’est aussi un road movie. Je traverse la Guinée d’est en ouest, du nord au sud, en tournant ma caméra face à l’Histoire. Ma quête m’amène ensuite en France, aux archives du CNC, rencontrer des spécialistes du cinéma africain, défiler dans les rues avec une pancarte réclamant le retour de « Mouramani »… Mais le film est-il vraiment là ?

—  Thierno Souleymane Diallo, réalisateur de « Au cimetière de la pellicule ».

Thierno, un cinéaste qui « perd son temps », parcourt la Guinée à la recherche de Mouramani, le premier film tourné par un noir d’Afrique francophone, Mamadou Touré, en 1953. Dans cette quête, il découvre ce que sont devenus les cinéastes, les pellicules, les salles de projection de ce pays qui fut pionnier du cinéma sur le continent africain.

L’AVIS DE TËNK

Thierno va pieds nus car c’est la situation du cinéma guinéen. Il est en quête d’une origine sur laquelle s’appuyer : le premier film guinéen avait-il été fondateur ? Il filme lui-même mais est surtout filmé en train de le faire. On le voit attentif aux friches, aux restes, aux ambiances, aux témoins, aux personnes à la campagne comme en ville, avec une évidente empathie. Mais le délabrement qu’il constate ne donne pas un film désespéré, car Thierno ose, à partir de rien, avec ses interlocuteurs, improviser du cinéma.

Cette approche culottée rend ce film passionnant. Les artifices sont visibles, le film est en train de se faire sous nos yeux. Cette structure composite, ces entrées multiples, participent d’une pensée nouvelle du documentaire où chaque scène devient événement, mise en scène pour interroger le présent. Si bien que l’objet de recherche est de plus en plus un objet vivant.

De la quête de l’impossible, il fait une épopée. Dès lors, ultime supercherie mais aussi manifeste d’espérance, il peut reconstituer avec une caméra en carton ce que les affres de l’Histoire ont détruit à jamais.

— Olivier Barlet
Critique de cinéma et rédacteur pour Africultures

Thierno Souleymane Diallo - Au cimetière de la pellicule - festival vrai de vrai 2026 - Strasbourg - etoiles scam - le lieu documentaire-01

« S’il n’en dit rien, c’est que l’objet de sa quête est une sorte de roman policier qui lui permet de dresser un bilan, assez amer, de la situation du cinéma dans son pays, et plus généralement du cinéma africain. Salles désaffectées, entrepôts pillés, caméras et projecteurs volés pour être revendus à des fabricants de marmites, pellicules brûlées et enterrées, conservateurs désespérés, guichetiers nostalgiques : voici le triste tableau d’un art sacrifié aux séismes politiques, à l’inconséquence des gouvernants et aux affres de la pauvreté. » — Jacques Mandelbaum (extrait, Le Monde,  le 5 juillet 2023).

ENTRETIEN AVEC THIERNO SOULEYMANE DIALLO, RÉALISATEUR
Extrait du dossier de presse

La Guinée fut un pays avant-gardiste sur la culture et le cinéma en particulier.

Dans les années 60, elle a réussi à mettre en place l’institution Sily cinéma qui était chargée de la production, de la distribution et de la diffusion du cinéma. Elle avait aussi réussi à mettre en place un laboratoire de développement cinématographique. Comme on le disait « le Guinéen n’avait rien mais il allait au cinéma tous les soirs ».

Dans les années 80, avec le changement de régime, le cinéma a été privatisé, ainsi les salles ont commencé à fermer et le cinéma s?est arrêté. La production était déjà morte avec le régime Socialiste de Sékou Touré.

Aujourd’hui, il n’existe plus que trois salles de cinéma en Guinée. Deux qui sont la propriété du groupe Bolloré et une qui est le fruit de la coopération Franco-Guinéenne. La Guinée n’a pas d’archives de son cinéma. Les rares films qui existent dans le monde sont conservés ailleurs.
Malgré tout, actuellement, il existe une nouvelle génération avec de fortes envies de faire du cinéma mais sans formation ni moyens.

Vous dénoncez des politiques culturelles et de soutien aux auteurs défaillantes. Quelles sont, selon vous, les perspectives pour les jeunes générations de cinéastes en Guinée et peut-être plus largement en Afrique ?

Il est plus qu’urgent que les jeunes générations puissent avoir accès à leur patrimoine culturel, qu’elles soient outillées afin de raconter ces peuples d’Afrique, immensément riches et variés. Autant de peuples, autant de cultures et autant de cinéma.

Vous cherchez également à recréer l’expérience cinéma tant à travers l?organisation d’une projection que le remake du film perdu. Vous créez un certain optimisme tout en questionnant un rapport plus large au cinéma et à la cinéphilie. Pouvez-vous revenir sur ces actions symboliques ?

Pour moi, la salle obscure est l’essence du cinéma. Sa disparition entrainera forcément la disparition du cinéma et toutes ces émotions que l’on partage.

Recréer cet espace est une façon de dire que même avec les moyens les plus rudimentaires les gens aiment encore la communion pour voir un film.

À travers la quête de ce film, c’est aussi un voyage personnel qui se met en place, comme la quête de votre identité en tant que cinéaste. Comment vous inscrivez-vous dans cette histoire du cinéma guinéen. Quel est votre parcours de cinéaste, quelles sont vos inspirations ?

Le cinéma je l’ai rencontré dans une salle obscure, je l’ai étudié à l’école. Le réalisateur guinéen Cheik Fantamady Camara m’a beaucoup aidé à comprendre ce à quoi peut ressembler mon cinéma. Cette quête de « MOURAMANI » est une façon de me reconnecter à mon ancêtre de Cinéma qui est Mamadou Touré.

Quant à mon inspiration, elle vient de réalisateurs comme Abderahmane Cissako, Sembene Ousmane, Souleymane Cissé et surtout Cheik Fantamady Camara.

Thierno Souleymane Diallo - Au cimetière de la pellicule - festival vrai de vrai 2026 - Strasbourg - etoiles scam - le lieu documentaire-portrait

Thierno Souleymane Diallo est né en Guinée. Il a étudié à l’ISAG (Université des Arts de Guinée) à Dubréka. En 2012, il part au Niger pour faire un Master spécialisé en documentaire de création, puis une licence de cinéma documentaire au Sénégal. Il réalise plusieurs courts métrages pendant ses études.

En 2015, Souleymane réalise son premier documentaire « UN HOMME POUR MA FAMILLE », puis, en 2018, « NÔ MËTÎ SÎFÂDHE ». Il travaille également pour une télévision guinéenne.

« AU CIMETIÈRE DE LA PELLICULE » est son premier long métrage documentaire.

 

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