L’aventure du musée zoologique de Strasbourg débute en 1804 avec le cabinet d’histoire naturelle de Jean Hermann, dans la tradition des cabinets de curiosités en Europe. Les collections les plus anciennes remontent à 1760 et, chaque année, des chercheurs consultent ce patrimoine scientifique, véritable banque de données qui fait référence au niveau mondial.
Fortement ancré dans le patrimoine strasbourgeois, le Musée zoologique de Strasbourg présente un fort intérêt scientifique par son importante collection d’animaux, dont de nombreux échantillons-types et spécimens à partir desquels ont été décrites de nouvelles espèces, constituant une des plus riches bases de données animales au niveau mondial.
Ce musée est un iceberg : derrière la partie accessible au public, c’est un monde de connexions, de réseaux, de chercheurs, d’échanges. Montrer ce que nous ne pouvons voir, c’est ouvrir le champ à cette large diversité qui compose le musée. Le film permet de passer derrière le miroir et, en filigrane, se pose la question de notre propre rapport à l’animal et à sa nature.
Intervenants dans le film : Marie-Dominique Wandhammer, conservatrice, et Dominique Nikta, taxidermiste, et Constant Schohn, Musée zoologique / Jean-Luc Nancy, philosophe / Jean-Claude Delécolle, Université / Luca Fumagalli, Laboratoire de biologie de la conservation, Lausanne / Shusuke F. Mowatari et Kayoko Yoshizaki de l’université de Hokkaida, Sapporo
« Si un lion pouvait parler, nous ne pourrions pas le comprendre » disait wittgenstein.
les animaux et nous, nous nous regardons avec la même curiosité comme si nous avions perdu réciproquement la mémoire de l’autre.
un mince voile d’incompréhension nous sépare et nous jette dans une profonde mélancolie.
ils sont là, avec leurs poils, leurs plumes, leurs écailles, rescapés d’un monde fabuleux, héros mythiques d’histoires édifiantes et matière fantasmagorique de nos rêves.
depuis deux siècles, nous nous sommes mis à les étudier, les classer, les naturaliser en même temps que s’amorçait leur disparition.
dans les musées, leurs dépouilles se sont accumulées, elles sont la forme tangible de notre regard sur eux et de son histoire.
quoi de plus naturel, les musées sont le lieu pour ça. on y observe le temps qui passe, celui qui nous précède et celui à venir. »
— Philippe Poirier, réalisateur, musicien et plasticien.
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