Les réalisateurs ont filmé pendant une année de jeunes toxicomanes accueillis après leur cure de désintoxication au foyer Jéricho dans le Nord de la France. Pour les uns, ce séjour pourrait bien constituer un tremplin vers une nouvelle vie, “sans défonce”. Pour d’autres, l’avenir est plus aléatoire, et la vie au Centre n’est qu’un enfermement de plus, perpétuant leur exclusion d’une “société qui ne veut pas voir”.
Les éducateurs sont d’accord : on reste vulnérable à la drogue tant qu’on n’a pas réglé des problèmes de fond. Et des problèmes, au fond, il y en a. Les parents démissionnaires souvent, impuissants toujours, rejetants parfois. Alors commence l’engrenage : de la colle à rustine à l’héroïne, de la “dose” à trouver coûte que coûte jusqu’au “n’importe quoi” conduisant à la prison. Sanction au bout de laquelle, la plupart du temps, il ne reste qu’une envie, “se replonger dans la dope”. L’espoir pointe pourtant. En dépit des vaines recherches, des emplois précaires ou des “sales boulots”, les jeunes caressent l’idée de “tenir quelque chose”, au bout du compte. Un travail où ils seraient compétents, et reconnus comme tels.
