C’est par « vidéo-lettres » que vont communiquer, pendant toute une année scolaire, les deux groupes participant physiquement et techniquement au film : des détenus de la maison d’arrêt de la Santé à Paris et des élèves du collège Georges Rouault en banlieue parisienne. La correspondance s’instaure peu à peu, pudique, sincère et émouvante, et les points de vue s’échangent sur les dérapages et leur répression, l’enfermement, les rêves d’avenir.
D’abord, les présentations. Côté collégiens : la scolarité, la fratrie, le futur métier, les petits boulots, la curiosité pour la prison et son vécu. Côté détenus : la trajectoire, la sanction, l’univers carcéral, les conseils aux jeunes pour « ne pas se retrouver ici un jour », la sympathie qui s’exprime peu à peu, au fil de ces « lettres » qui viennent du dehors, visionnées encore et encore, et qui engagent des dialogues au sein de leur groupe. Puis les ados filment leur classe, leur cité, le local hardiment bricolé dans une friche, qui « empêchera les plus jeune de faire des conneries ». Les « taulards » répondent par des commentaires bon enfant sur les projets des uns, les provocations des autres, sur cette vie du dehors où « on se croit invincible ».