Il fallut attendre 1997 pour que le syndicat américain des scénaristes reconnaisse et réhabilite près d’une centaine de scénaristes d’Hollywood, “black-listés” depuis les années 1940. Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, au pire de la guerre froide, le maccarthysme et la paranoïa américaine avaient contraint les artistes, sympathisants du régime communisme ou membres du parti, à l’exil et même à voir leur nom rayé de la profession. Fin des années 1940, convoqués par la commission des affaires anti-américaines orchestrée par McCarthy, les “Dix d’Hollywood” refusent de répondre à la question “appartenez-vous au parti communiste?”. Confondus par Bertolt Brecht qui choisit de répondre, bien qu’il fût alors légal d’appartenir au PC, les “Dix” sont condamnés. Des dizaines d’artisans d’Hollywood vont être entraînés dans cette chasse aux sorcières, renonçant à voir leur nom aux génériques. En 1960, Kirk Douglas exige que le scénario de “Spartacus” soit signé du nom de son auteur, Dalton Trumbo, mettant ainsi fin aux années noires. Soutenus par Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Marylin Monroe, conspués par John Wayne, Robert Taylor ou Gary Cooper, les “black-listés” ont souvent été contraints à l’exil. En Europe, ils ont supporté l’exploitation anonyme et abusive de leurs talents. À partir de documents d’archives, d’extraits de films et d’interviews aujourd’hui, les réalisateurs lèvent un pan du voile sur la période.