Un portrait intime de Bernard Heidsieck, pionnier dès 1955 de la « poésie sonore » et fondateur en 1962 de la « poésie action », et invite au voyage dans sa « double vie » d’artiste et de banquier et dans son œuvre, à travers un ensemble de conversations et de documents audiovisuels inédits.
Poète qui a mis la poésie debout, Heidsieck figure centrale d’une poésie contemporaine, et manifestement assez magnétique, parce que le film rassemble de nombreux artistes qui l’évoquent avec chaleur.
Ce film se base sur des entretiens avec l’artiste poète-performer-plasticien Bernard Heidsieck et d’autres figures majeures de la poésie sonore, de l’édition et de la performance (Jean Pierre Bobillot, Olivier Cadiot, Laurent Cauwet, Anne-James Chaton, Paul-Armand Gette, John Giorno, Françoise Janicot, Arnaud Labelle-Rojoux, Jean-Jacques Lebel), ainsi que sur des documents provenant de ses archives personnelles et de ses proches.
Il s’agit de découvrir via des regards croisés et ses riches expériences, le parcours et l’œuvre singulière d’une figure historique essentielle et trop peu connue de la poésie sonore et plus généralement de l’art contemporain.
Mais aussi de souligner l’importance que revêt la poésie sonore (et plus particulièrement, la « poésie action » dont Bernard Heidsieck est à l’origine) à la fois sur le plan historique et dans ses développements les plus récents.
À l’origine du courant de la poésie sonore, Bernard Heidsieck (1928-2014) est considéré comme l’un des plus grands poètes français du XXe siècle.
Au milieu des années 1950 il décide de rompre avec la poésie écrite, pour la sortir hors du livre. À une poésie passive, il oppose une poésie active, « debout » selon sa propre expression. Il est l’un des créateurs, à partir de 1955, de la Poésie Sonore et, en 1962, de la Poésie Action. Il utilise dès 1959 le magnétophone comme moyen d’écriture et de retransmission complémentaire, ouvrant ses recherches à des champs d’expérimentation nouveaux.
Tout en restant attaché à la sémantique, il s’émancipe peu à peu des contraintes de la langue. Il en explore toutes les dimensions formelles que ce soit par la spatialisation du texte, dans les partitions qu’il écrit, ou par la présence de son corps dans l’espace.
Le son revêt avec lui une dimension plastique, notamment grâce à sa diction exceptionnelle basée autant sur le souffle que sur une articulation parfaite ou sur les inflexions sans cesse renouvelées de sa voix.
Au fil des années, son écriture se réinvente pour mieux rendre compte de notre quotidien, de notre univers social, politique ou économique, au travers de ses principaux événements, comme dans son extrême banalité.
Il développe en 1955 ses premiers « Poèmes-Partitions ». Puis, il ne cesse de travailler par séries avec « les Biopsies » entre 1966 et 1969 (au nombre de 13). De 1969 à 1980, ce sont les 29 « Passe-Partout ». De 1978 a 1986, il écrit « Derviche/Le Robert » composé de 26 poèmes sonores. Puis à partir de 1988, « Respirations et brèves rencontres » (60 poèmes produits à partir d’archives d’enregistrements de souffles d’artistes).
Parallèlement à sa propre activité, il organise en 1976 à Paris le premier « Festival International de Poésie Sonore » à l’Atelier Annick Le Moine, et en association avec Michèle Métail, « Les Rencontres Internationales de Poésie Sonore » à Rennes, au Havre et à Paris au Centre Georges Pompidou.
Il participe pendant de nombreuses années à l’organisation du « festival Polyphonix » dont il assure un certain temps la présidence.
Il réalise plus de 540 lectures publiques de ses textes dans une vingtaine de pays.
(in Les Presses du Réel)
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