Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval partagent l’amour et le travail. Ils ne se quittent guère. Entre eux, de la tendresse jusqu’à l’attendrissement, des débats jusqu’à l’engueulade. Certes Elisabeth est scénariste et Nicolas metteur en scène mais les rôles ne sont pas figés. Accompagnant ses parents pendant le tournage de « La Question humaine », Héléna Klotz filme bien moins la vie de famille que le partage amoureux du travail au sein d’un couple. Dans un long plan séquence d’ouverture, le couple écoute un morceau de Soft Machine. L’anecdote de la trouvaille de ce vinyle dans les années 1970 ramène très vite Nicolas Klotz vers le film qui occupe entièrement ses pensées depuis trois ans. Il cite Chaplin, Murnau, Lumière mais surtout Pasolini, car son engagement dans le cinéma se veut esthétique et politique, indissociablement. « La grande question, dit-il, c’est le fascisme, non l’amour. » De fait, seules les difficultés du travail en cours parviennent à troubler l’entente de ce couple d’amants heureux, en accord pour réaliser un cinéma de liberté et de résistance. Elisabeth écrit sur le lit « où l’on fait l’amour », son « radeau ». C’est là qu’elle s’isole un temps pour inventer ses personnages. La direction d’acteurs, les lumières, les cadres, c’est son affaire à lui. Elisabeth, Nicolas, Héléna, Ulysse (Klotz, qui signe la musique du documentaire), une affaire de famille où il ne sera jamais question, justement, des liens de famille.