Un film à la fois audacieux et provocateur, basé sur des faits réels : l’affaire du VIH de Groningue (Pays-Bas) dans laquelle trois hommes en ont drogué d’autres, les infectant ainsi avec leur propre sang porteur du VIH.

Est-ce que les scènes qui ont l’allure de vrais reportages reprennent des archives réelles ? Avez-vous pu vous procurer les retranscriptions ?
Dans la scène d’ouverture, où une femme place toute une série d’objets sur une table, certains appartiennent en effet à l’affaire, et il y a bel et bien eu une conférence de presse du même genre, mais d’autres objets n’ont rien à voir, comme le CD de George Michael ou le paquet de chips [rires]. Ça c’est n’importe quoi, mais c’est que je voulais vraiment tout voir à la fois de l’intérieur et de l’extérieur : qu’est-ce qui constitue vraiment une preuve et qu’est-ce qui n’est que le fait de notre perception ? C’est une des raisons pour lesquelles je voulais présenter tout cela comme une fiction. Feastn’est pas un documentaire fictionnalisé. Ce n’est pas tant que ça un récit de ce qui s’est vraiment passé. C’est une série de propositions.
Entrevue réalisée par Marta Balaga pour le média cineeurope.org



JEU DE PISTE: une critique de Contrastes le 31/03/2021
Pour aborder cette terrible affaire de viols et de contaminations forcées, Tim Leyendekker brouille les pistes entre l’expérimental, la fiction et le documentaire. Le film commence par deux séquences vidées de tout contexte : la première est une succession d’images abstraites de relations sexuelles sur des bruitages organiques et stridents, la seconde affiche d’étranges plans nocturnes dans une voiture. S’ensuit un plan fixe passionnant approchant les dix minutes, dans lequel une jeune femme énumère un à un les indices provenant d’une scène de crime et de débauche : des albums de musique, de l’alcool, de la drogue et des godemichets, le décor est posé.
Le reste du film fait office de perte totale de repères, distillant néanmoins quelques éclairages sur cette sordide affaire. Feast prend l’allure d’une reconstitution selon différents points de vue, avec des esthétiques très différentes. Une séquence montre trois hommes que l’on identifie vite comme les trois coupables du crime discuter de leurs visions de l’amour. Ils sont observés derrière un miroir sans tain par trois autres personnages, joués par les mêmes acteurs : on est donc clairement dans le registre de la fiction. La bande-son de la scène suivante nous partage un entretien avec l’un de ces trois mêmes protagonistes, qui ressemble à un témoignage authentique : son interlocuteur l’interroge et il peine parfois à trouver ses mots. Véritable entretien, reconstitution, invention ? Le mystère reste entier…… (lire la suite) https://www.senscritique.com/film/feast/critique/244272133
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