Guibert cinéma

  • Anthony Doncque
2010
58min

Synopsis

Hervé Guibert a été l’auteur d’un seul film peu de temps avant sa mort. Pourtant, avant de réaliser La Pudeur ou l’impudeur, il aura tenté à plusieurs reprises de devenir cinéaste. Ce film est une invitation au voyage dans le rêve de cinéma d’un auteur majeur de la littérature contemporaine.

Mots clés : 
  • Cinéma
  • Écrivain
  • Écrivaine
  • Portrait
Hervé Guibert a été l’auteur d’un seul film peu de temps avant sa mort. Pourtant, avant de réaliser La Pudeur ou l’impudeur, il aura tenté à plusieurs reprises de devenir cinéaste. Ce film est une invitation au voyage dans le rêve de cinéma d’un auteur majeur de la littérature contemporaine.

Anthony Doncque dresse une biographie attentionnée de l’écrivain-journaliste-photographe Hervé Guibert (1955-1991), à travers le prisme de son rapport au cinéma.

Pour cela, il fait intervenir des documents inédits (scénarios non réalisés, lecture de lettres), les témoignages de nombreux amis et collaborateurs, son œuvre photographique, des émissions de télévision et de larges extraits de son unique film, La Pudeur ou l’Impudeur.

Le rapport d’Hervé Guibert à l’image est un rapport au désir, comme nous l’explique l’écrivain Claude Michel Cluny ; et la photographie qu’il a pratiquée avec talent était pour lui au seuil de sa fascination pour l’image animée.

Pourtant, la plupart de ses projets cinématographiques seront avortés, dont un film sur et avec Isabelle Adjani (ici en voix off), enterré par la fuite de son interprète. Le scénario de L’Homme blessé, coécrit avec Patrice Chéreau qui en signe la réalisation (festival de Cannes 1983, César du scénario original 1984), sera une première tentative dont Guibert ne sortira pas très heureux, comme le raconte Yvonne Baby, directrice de la section culture du Monde à laquelle l’écrivain collaborait.

Atteint du sida dès 1988, maladie qui va hanter ses derniers ouvrages, il réalise peu de temps avant sa mort La Pudeur et l’Impudeur, avec la productrice Pascale Breugnot : une « autofiction » poignante sur son rapport au corps malade et la peur de la mort.

Extrait Article écrit par Thomas Burrowes

« Sans désir, l’image est morte » (Claude-Michel Cluny). Un captivant voyage autour d’Hervé Guibert dans ce court documentaire en forme d’hommage et d’apologie d’un artiste unique et pourtant si proche de beaucoup d’oubliés

Talents gâchés, exode des (meilleurs?) artistes et mise en place d’une culture artistique unique (musique, cinéma, littérature…), à quelques exceptions près bien évidemment, peuvent résumer l’état actuel de la France d’aujourd’hui et de ses « talents ». 

Guibert Cinéma nous rappelle à quel point la France regorge d’artistes aux potentiels énormes mais dont les vicissitudes de la vie ou le manque de compréhension de leurs pairs marginalisent le travail, dont la portée artistique n’est honorée que trop tardivement. Les quelques cinquante-huit minutes que dure le documentaire consacré à Hervé Guibert dressent le portrait passionnant d’une sorte d’Arthur Rimbaud du XXe siècle. Et les similitudes ne manquent pas. A commencer par la très grande beauté des deux hommes qu’un photo-portrait éternise, l’impertinence géniale qui les caractérise, l’homosexualité comme libre pratique sexuelle, aux conséquences fâcheuses pour l’un d’eux, et une nécessité poétique et empirique pour l’autre. Enfin, leurs passions et leurs buts artistiques mal compris de leur vivant.

La qualité et la pertinence des entretiens permettent de cerner très efficacement le personnage d’Hervé Guibert et ses souhaits de devenir réalisateur de longs métrages. Une assurance certaine en ses capacités et une volonté farouche d’être le seul maître à bord (utopie de tout réalisateur dont le fait d’entendre le nom de Kubrick est synonyme de liberté) ont été pour lui un handicap dont le talent accompli de photographe et d’écrivain, selon Raymond Bellour, ont fini d’écarter du 7e art. (lire la suite sur https://www.iletaitunefoislecinema.com/dvd-guibert-cinema-danthony-doncque-retrospective-sur-loeuvre-dherve-guibert/ )

Hervé Guibert, la mort propagande-David Teboul - Le Lieu documentaire-3

Extrait critique de Arnaud Genon (Suisse 2010)

Hervé Guibert, écrivain, photographe, journaliste, a toujours rêvé de cinéma. C’est d’ailleurs à cette carrière qu’il se destinait, mais son échec au concours d’entrée à l’Idhec (Institut des hautes études cinématographiques), en 1973, bouleversa ses plans. Il serait écrivain. Cependant, on trouve dans son œuvre, en creux, ce rêve du cinéma qui se concrétisa à la fin de sa vie sous la forme d’une autofiction filmée, La Pudeur ou l’Impudeur.

Dans Guibert cinéma, Anthony Doncque part à la recherche de ce cinéma fantôme qui hante littéralement le travail de l’auteur. En interrogeant ceux qui l’ont connu et qui ont travaillé avec lui – parmi lesquels Agathe Gaillard, Yvonne Baby, Philippe Mezescaze ou Isabelle Adjani –, il vient mettre en lumière cette part d’ombre qui innerve les écrits de Guibert.

Il ne reste de ce désir fou que La Pudeur ou l’Impudeur, œuvre magistrale et bouleversante qui s’inscrit dans la droite lignée des écrits sur le sida de l’écrivain. Cependant, ce film n’est que la part visible d’une suite de projets pour la plupart inaboutis. Bien sûr, il y eut le scénario de L’Homme blessé, coécrit avec Patrice Chéreau, mais c’est ce dernier qui resta «le patron» pour la réalisation du film primé aux Césars en 1984. On trouve surtout au centre de ce documentaire un scénario resté inédit – La Liste noire – inspiré par la vie d’Isabelle Adjani et écrit pour elle, qui en aurait été l’interprète principale. Au dernier moment, elle refusa de tourner. Ce fut une véritable trahison, une grande déception ainsi que Guibert l’exprima dans certaines pages de A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie. C’est encore pour l’actrice, nous dit-elle, un «regret qui rend malheureux».

Peu de temps avant de mourir, sous l’impulsion de Pascale Breugnot, Guibert entreprenait le tournage d’un film, «son premier film» notait-il dans Le Protocole compassionnel…(lire la suite sur https://isabelleadjani.blogspot.com/2011/02/guibert-cinema-danthony-doncque-sortie.html)

Né à Annecy en Haute-Savoie, Anthony Doncque y a grandi. Après des études de lettres modernes à Lyon, il intègre La fémis dans le département production. Une fois diplômé, il est recruté par TS Productions où il a produit à ce jour une quinzaine de courts métrages, et deux longs métrages. La dernière en date étant « Arrête avec tes mensonges » d’Olivier Peyon sorti en salles en 2023. Il a réalisé le documentaire « Guibert Cinéma » et le court métrage « 1992 » qui cumule plus de 60 sélections en festivals nationaux et internationaux et 8 prix. 

Il développe actuellement son premier long métrage en tant que réalisateur « Tu m’as rendu les larmes

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